Persévérer dans Son ouvrage.

03.11.2012 / Romains 8.18 - 27

Connaissez-vous cette expression du poète français Nicolas Boileau : «Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.» ? Le métier désigne ici le cadre en bois où le tisserand ou la dentellière confectionne un tissu en mélangeant habilement des fils.  

Cette image évoque l’idée que notre vie, comme un ouvrage, a besoin d’être amélioré, complétée, corrigée par des retouches successives et incessantes. 

Cette idée rejoint l’enseignement biblique sur la réalité tant de l’existence humaine que celle des Eglises et des oeuvres dans le temps présent. 

1. Notre réalité porte les marques du provisoire, du changement, de l’usure, de l’imperfection, du vieillissement.

Jésus parle de l’action destructrice des insectes et de la rouille ainsi que de la malveillance des voleurs pour caractériser notre condition humaine présente (Matthieu 6.19-20). 

19« Ne vous amassez pas des richesses dans ce monde, où les vers et la rouille détruisent, où les cambrioleurs forcent les serrures pour voler. 20   Amassez-vous plutôt des richesses dans le ciel, où il n'y a ni vers ni rouille pour détruire, ni cambrioleurs pour forcer les serrures et voler. 21 Car ton cœur sera toujours là où sont tes richesses. »

Nos frères et soeurs haïtiens et ivoiriens expérimentent plus vivement qu’en Europe cette précarité présente causée par des circonstances défavorables ou des hommes injustes. Les ouragans dévastateurs reviennent chaque année avec une fidélité décourageante. Les bancs des écoles chancellent sous le poids des élèves toujours plus nombreux, les murs des églises sont marqués par les balles ou des obus, la santé des pasteurs s’altère aussi rapidement que leurs livres se dégradent, les parents sans travail pleurent de ne pas pouvoir nourrir, vêtir et envoyer leurs enfants à l’école.

Les raisons de baisser les bras ne manquent pas dans ce monde soumis à la mort et à ses complices. C’est vrai, notre lutte semble sans fin et vaine. 

2. En écho à nos sentiments de lassitude, l’apôtre Paul parle de trois gémissements

La création gémit dans l’attente de la révélation de la gloire des enfants de Dieu. Les chrétiens gémissent dans l’attente de l’adoption et de la délivrance totale. Et même le Saint-Esprit gémit dans son intercession pour nous (Romains 8.18-27).

22 Nous savons, en effet, que maintenant encore la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche. 23 Mais pas seulement la création : nous qui avons déjà l'Esprit Saint comme première part des dons de Dieu, nous gémissons aussi intérieurement en attendant que Dieu fasse de nous ses enfants et nous accorde une délivrance totale. 

26 De même, l'Esprit Saint aussi nous vient en aide, parce que nous sommes faibles. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut ; mais l'Esprit lui-même prie Dieu en notre faveur avec des supplications (gémissements) qu'aucune parole ne peut exprimer. 

3. L’appel à persévérer vient à la rencontre de nos gémissement pour fortifier nos bras et surtout nos coeurs. 

Jacques, dans son épitre, parle de la résistance, persévérance dans l’épreuve, Jacques 1.2-3 et 12.

2 Mes frères, considérez-vous comme très heureux quand vous avez à passer par toutes sortes d'épreuves ; 3 car, vous le savez, si votre foi résiste à l'épreuve, celle-ci produit la persévérance. 4 Mais veillez à ce que votre persévérance se manifeste pleinement, afin que vous soyez parfaits, sans défaut, qu'il ne vous manque rien. 

12 Heureux est l'homme qui demeure ferme dans l'épreuve ; car après avoir prouvé sa fermeté, il recevra la couronne de victoire, la vie éternelle que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. 

La persévérance est un alliage de résistance à l’épreuve, d’attente patiente et d’action confiante. 

4. Je vois trois carburants propres à nourrir et motiver notre persévérance. 

Premièrement, notre identification au Christ. C’est dans notre nouvelle identité, dans nos gênes de chrétiens, que de marcher dans les pas de Jésus au sein des lourdeurs du monde pour y distiller des bulles du Royaume. 

Deuxièmement, la compassion. Elle nous garde sensibles au sort de nos frères et soeurs. Elle nous permet des rester des prochains entreprenants, hardis dans les engagements de solidarité et les actions d’annonce de l’Evangile.

Troisièmement, l’espérance. Elle nous signale que le combat, s’il peut paraître long, n’est pas éternelle. Nous avons un rendez-vous fixé avec notre Maître qui nous accordera son repos de paix et justice.

Avec persévérance, une nouvelle fois, sans cesse, remettre son ouvrage sur le métier dans l’établissement des projets 

L’ouvrage a commencé, et je peux vous dire que c’est toujours une oeuvre fragile et délicate. 

Hébreux 6 10 Dieu n'est pas injuste. Il n'oubliera pas votre activité, ni l'amour que vous avez montré à son égard par les services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux autres chrétiens. 11 Mais nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle jusqu'à la fin, afin que votre espérance se réalise pleinement.12 Ne devenez donc pas paresseux, mais suivez l'exemple de ceux qui croient avec persévérance et qui reçoivent ainsi ce que Dieu a promis.

Dieu connait-il le découragement ?

6 Je suis certain de ceci : Dieu, qui a commencé cette œuvre bonne parmi vous, la continuera jusqu'à son achèvement au jour de la venue de Jésus-Christ. 

Que le Dieu qui persévère dans son amour pour son Eglise nous accorde du coeur à l’ouvrage dans les actions bonnes qu’Il a préparées pour que nous les fassions.

Persévérons dans Son ouvrage.