"Laisse tomber"  et faisons ce qui est juste !

09.01.2011 / Esaïe 42.1-7 / Actes 10. 34-38 / Matthieu 3.13-17

Le baptême de Jésus par jean est un moment décisif.

Il lance Jésus dans son ministère public.

1. Jésus vient vers Jean dans le désert au Jourdain.

Jésus quitte la Galilée pour rejoindre tous ceux qui désirent que le peuple de Dieu se tourne vers le Seigneur par un processus de purification. Il est important de noter que ce retour vers Dieu ne se passe pas au Temple de Jérusalem ni par les institutions établies. C’est dans le désert, lieu de dépossession, de révélation, de transition, de passage que Jésus vient.

Son but est d’être enseveli dans l’eau, d’être baptisé par Jean.

2. Mais Jean s’oppose fortement à Jésus

«C’est moi qui ait besoin de recevoir ton baptême.» dit Jean. Il avait annoncé avec toute son énergie un Messie plus grand que lui, qui a sa hache à la main, qui vient faire le tri, qui vient montrer clairement qui sont les vrais croyants et brûler les infidèles, qui vient baptiser avec le feu de l’Esprit Saint.

Mais voilà que le Messie qui vient à lui ne joue pas le rôle que Jean lui avait attribué, il ne répond pas à ses attentes. Il est pris à contre-pied par ce Jésus de Nazareth.

Jean ajoute «..., toi, tu viens auprès de moi.» Il semble redouter que Jésus se rapproche de lui, le rejoigne. 

Justement, pour Jésus, le fait d’être baptisé, c’est rejoindre l’homme. C’est se rendre conjoint aux humains dans leur détresse et même leur péché : méchanceté, lâchetés, mesquineries, peurs, ...

Comme Jean, nous pouvons avoir beaucoup d’attentes envers notre sauveur. D’un claquement de doigts, nous aimerions qu’il joue son rôle de «soulageur» de tous nos maux, qu’il réponde à nos besoins et à nos attentes. Nous avons de la peine à comprendre et à accepter les voies du Seigneur.

3. Laisse tomber et faisons ce qui est juste

Jésus demande à Jean d’accepter de n’avoir pas de réponses à son besoin. Mais il ne le laisse pas en proie à son insatisfaction. Par un «nous», il l’entraine dans un projet commun : celui de l’accomplissement total de la justice

Projet qui s‘ouvre par ce baptême pour aboutir sur la croix où Jésus prononcera : "Tout est accompli".

Cette justice, c’est l’accomplissement de la volonté de Dieu.

La volonté de Dieu n’est pas de mettre une fin à l’histoire des hommes, mais de l’amener à sa fin. La finalité, c’est le rétablissement de l’alliance. 

Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et Dieu vous donnera tout le reste en plus ! Matthieu 6.33

D’une certaine manière, nous avons aussi à laisser tomber et à accepter de baptiser Jésus pour entrer dans le projet de justice de Dieu.

En plongeant dans le Jourdain, Jésus a voulu pénétrer au cœur des zones d'ombre de notre univers et de chacune de nos vies. 

Il n'a pas voulu être au-dessus de nous, sur un piédestal moral ou religieux. 

Il n'a pas voulu être à côté, dans un univers bien protégé, calfeutré et imperméable, mais il s'est placé délibérément au cœur même de la mêlée, au cœur de la confusion de notre monde non racheté, au coeur de ce qui nous fait mal, au coeur de ce mal que nous faisons.

Jésus vient là où nous avons mal, là où nous faisons mal.

Il ne reste pas sur la berge, il plonge dans la mêlée de nos combats.

4. Dieu approuve et s’associe à ce projet

Baptisé et aussitôt sorti de l’eau, Dieu manifeste doublement son appui. Le ciel s’ouvre : l’Esprit descend sur Jésus et une voix atteste que Jésus est le Fils aimé.

Au début de l’Evangile, tout part du ciel et de son ouverture. Signe d’une communion possible.

A la fin de l’Evangile, lorsque tout sera accompli, c’est la terre qui s’ouvrira pour rendre ses morts. Puis c’est la bouche d’un centurion romain qui confessera au pied de la croix : Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu.

Jésus a choisi le bon chemin. C’est une invitation à affronter nos abîmes. C’est difficile et éprouvant de ne pas nous détourner de nos misères et de celles des autres, mais c’est le lieu d’une rencontre possible avec Dieu. 

Le lieu où le ciel peut s’ouvrir au-delà de nos attentes.