Jésus marche sur l'eau VERS ses amis

07.08.2011 / 1 Rois 19.9-13 / Romains 9.1-5 / Matthieu 14.22-33

Les disciples de Jésus sont dans une situation difficile. Ils sont dans une barque en pleine nuit sur un lac très agité. Ils affrontent des vent contraires qui soulève les vagues contre leur embarcation. 

Sont-ils dans cette situation parce qu’ils ont désobéi à Dieu ? 

Sont-ils dans cette situation parce que Dieu veut les purifier de quelques choses ?

Non ! Ils sont clairement dans cette situation sur l’ordre de Jésus. Par obéissance, ils affrontent la tempête.

Jésus oblige ses disciples à monter dans la barque. Il veut qu'ils passent avant lui de l'autre côté du lac.

Quand notre vie, ou celle de notre Eglise, traverse la tempête, ce n’est pas toujours de «notre faute»! Il ne s’agit pas ici de trouver un coupable à jeter à la mer pour calmer la divinité.

C’est simplement une histoire semblable à celle de tous ces gens qui se sentent menacés par des événements qu’ils ne maîtrisent plus : la maladie, la guerre, la pauvreté et la solitude. 

Mer et montagne

Dans le symbolisme biblique, l'eau de source, l'eau des rivières et des fleuves est un symbole de vie. Il faut de l'eau pour vivre. 

L'eau - et tout particulièrement l'eau tourbillonnante - est le symbole de ce qui nous submerge dans nos vies, ce qui menace de nous faire sombrer... 

Les disciples sont sur l’eau menaçantes tandis que Jésus est sur la montagne.

Jésus ... monte dans la montagne pour prier. Quand la nuit arrive, Jésus est là, seul. 

La montagne, dans les psaumes, c'est le contraire de l'eau qui submerge ! C'est la terre solide, le refuge, la protection, là où justement nous pouvons nous retrouver à l'abri des eaux qui menacent... 

Je lève les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours Ps 121

Jésus a besoin de ces moments où il peut se retrouver à l'écart, en présence de Dieu, dans le face à face de la prière ! C'est ce qui le fortifie dans  son identité fondamentale, ce qui l’oriente dans la perception de son chemin. Cela lui permet de rester entier, intègre face aux sollicitudes qui pourraient le disperser. 

C'est ce lien sans cesse renouvelé avec Dieu, cette vie dans sa Présence qui lui permet de marcher sur les eaux...de ne pas s'enfoncer face aux épreuves et aux hostilités...

Jésus, c’est la foi fondamentale et totale, qui permet de marcher sur les eaux tumultueuses de la vie sans sombrer dans la peur ou l'angoisse.

Jésus marche sur les eaux VERS ses disciples.

La vision des disciples n’est pas claire, l'image est floue, elle n’apporte pas de certitude. C’est la confusion qui crée la terreur. Mais par sa voix, par sa parole, Jésus met fin rapidement à leur affolement : 

Rassurez-vous, c'est moi ! N'ayez pas peur ! 

Le Christ peut tout, y compris marcher sur les eaux. Il domine les profondeurs obscures, sources de terreur et de malheur, et il vient au devant de ceux qui «rament» dans la traversée.

Le désir de Pierre

Cette domination, cette maîtrise sur les événements, c'est ce que Pierre voudrait aussi vivre, et c'est pourquoi il veut se lancer à l'eau...  

Sa foi se donne un défi : ordonne-moi de venir vers toi !

Pierre ne compte pas sur ses propres forces, mais s’en remet encore à une parole de Jésus. Il exprime clairement un vrai désir, celui de rejoindre Jésus là où il est, mais c’est de lui qu’il attend l’ordre, de lui qu’il attend la capacité de l’exécuter.

Jésus répond au désir de Pierre : Viens !

Pierre se lance donc sur la parole de Jésus, il regarde Jésus, il va à sa rencontre sur les eaux et....miracle, il marche lui aussi sur les eaux...

Mais comme il avance, Pierre va se mettre à regarder non plus au Christ qui l'appelle, mais à tous les éléments déchaînés, toutes les forces contraires. 

Au lieu de garder son regard sur le Christ pour s'ancrer profondément dans la confiance, il se met à douter, et il commence à perdre pied et à sombrer !

Pierre est bien comme nous ! Combien souvent, nous perdons pied dans nos épreuves parce que nous prenons plus en compte les éléments déchaînés que la stabilité de Dieu...

Le cri de Pierre

Même s’il n’a pas une foi parfaite, Pierre a quand même un réflexe qui va le sauver. Il va crier, appeler au secours. 

Seigneur, sauve-moi ! 

Après s’être fait défi, sa foi se fait cri !

Il va quand même se tourner vers Dieu, sachant qu'il ne peut rien de lui-même, et il va pouvoir saisir la main tendue du Christ qui le ramènera dans la barque... 

Pierre n'est pas un grand sage, un homme imperturbable, impassible, souverain...  Il est un homme ballotté entre la confiance et la peur, entre le courage et la crainte, entre des désirs contradictoires... 

Pierre a appris plusieurs choses. 

  • Sûrement qu’il ne s’est pas vanté après cet épisode, il a appris l’humilité. Il a découvert que ses doutes, ses angoisses, ses peurs sont plus fortes que lui.
  • Il a aussi appris à ne pas regarder aux difficultés, mais à Jésus, qui est plus puissant que tout ce qui le fait sombrer.
  • Et aussi à prier vraiment. Pierre n’a pas eu le temps de formuler une belle prière, il ne pouvait plus que dire: Seigneur, sauve-moi !

Jésus nous invite aussi à avancer, faire des pas de foi, même si parfois nous tombons. Mais dans ces chutes, nous apprenons quelque chose. 

Dieu ne cherche pas des chrétiens et des chrétiennes parfaites, mais des chrétiens avides de marcher avec lui, d'apprendre de lui, même si parfois on se mouille.


La leçon à retenir est que le Seigneur vient, il est toujours en train de venir et de chercher à monter sur notre embarcation, même si nous ne le reconnaissons pas et que son visage est flou.