Jésus  désire avoir des vacances !

31.07.2011 / Esaie 55.1-3 / Romains 8.35-39 / Matthieu 14.13-21

Jésus se retire ! Jésus part ! Alors qu’il est Celui qui Vient ?

Qu’est-ce qui arrive à «notre» Jésus pour qu’il ait besoin de partir en vacances ?

C’est suite à la nouvelle de l’exécution de Jean-Baptiste. C’est suite au rejet de «son» village de Nazareth. Jésus semble touché, ébranlé, atteint par ces événements au point de vouloir se mettre à l’écart, de se mettre sur la touche pour bénéficier des soins du Paternel. 

Le rejet, la non-reconnaissance, la peur peuvent fragiliser les bases identitaires de la personnalité. 

Un norvégien se sentait menacé dans son identité de norvégien chrétien par la présence de personnes d’autres origines dans son pays. Sa fragilité la conduit à une réponse violente. 

Comment Jésus reprendra-t-il le cours sa mission ? Choisira-t-il l’option de la violence ?

Une foule venant des villes, étrangère aux villages, vient à Jésus. Une vague d’hommes et de femmes avec leurs problèmes va déferler vers Jésus.

Jésus voit ce monde dont il voulait s’écarté. Il voit et il en est remué dans ses entrailles. Il est pris par la compassion et mis en mouvement pour rétablir les malades et les invalides. La compassion l’a sorti de son repli et de sa peur. Il est replacé sur sa trajectoire initiale. Son Père a pris soin de lui en lui envoyant des foules.

Le soir arrive, il se fait tard. Les disciples interviennent avec leur sens pratique. Ils présentent un problème qui les dépasse, l’approvisionnement de la foule. Ils proposent de renvoyer et d’éloigner la foule.

Jésus leur répond par une directive surprenante : «Donnez leur vous-mêmes à manger !»

Alors ils lui disent : « Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. » 

Rien que, c’est le dénuement des disciples. C’est le signe de la simplicité de la vie de ceux qui suivent Jésus. Des moyens minimes pour répondre aux besoins du monde.

Rien que, une parole qui manifeste l’impuissance et qui invite à l’inaction, au découragement. 

Pas beaucoup de ressources; oui, mais la présence centrale du Seigneur ! 

Deuxième directive de Jésus : « Apportez-les-moi !»  C’est le geste de foi, le mouvement de foi, qui se dessaisit de son peu pour le confier au Seigneur.

Celui qui veut garder sa vie la perdra.

Entre les mains de Jésus, le peu des disciples devient une occasion de rendre grâce au Père qui va nourrir la famille humaine. Un signe du Royaume. Le repas est offert à tous.

Celui qui était rejeté par les siens, Celui qui était menacé par des autorités despotiques, c’est Celui qui rassemble et nourrit la foule hétéroclite, dispersées, sans berger et souffrante.

Maintenant la foule est là : rassemblée, paisible, réunie, rassasiée.

C’est l’annonce du Royaume qui vient en Celui qui vient et qui revient.

Dieu, par les mains de Jésus transforme les situations de détresses en situation d’espérance. C’est lui qui fait tout. Les disciples ont peu à faire : remettre leur peu dérisoire entre les mains du Seigneur.

Ainsi, même si nous avons peu, cela ne nous dispense pas d’entreprendre, d’agir avec espérance. Un peu de temps, un peu d’argent, un peu de prière, un peu de lecture de la Bible. Nous sommes riches en «petits peu»

Jésus nous invite à ne pas considérer notre faiblesse, notre manque d’argent, notre petit nombre pour justifier notre inaction. 

Notre capacité à entreprendre avec foi peut donner de l’espérance.