La lumière qui éclaire les larmes.

20.03.2011 / Genèse 12.1-4 / 2 Timothée 1.8-10 / Matthieu 17.1-9

Jésus entraîne trois de ses disciples au sommet d’une haute montagne. Là, il se passe quatre événements époustouflants en quelques minutes

la transfiguration - métamorphose de Jésus, 

l'apparition de Moïse et Elie, 

l'enveloppement de la nuée 

et l’audition de la voix du Père  !

Cet événement mystérieux et fascinant prend place à un moment charnière du ministère de Jésus. C’est un moment de grâce fugitive qui tombe à pic. C’est comme une tendre caresse d’encouragement du Père à son Fils. Il illumine le chemin de Jésus vers Jérusalem et vers les ténèbres de la croix.

En effet , juste auparavant Jésus vient d’être reconnu et confessé comme Fils de Dieu. Pierre dit : «Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant !» 16.16.

Jésus commence alors à parler de sa mort à Jérusalem, et de sa résurrection. Pierre lui fait des reproches quant à cette vision pessimiste du rôle du Messie. Il se fait traiter de Satan par son maître.

Jésus fait le point et enseigne comment le suivre : Avant la gloire, le disciple doit porter sa croix.

Pierre doit ainsi mettre une croix sur toutes ses ambitions et ses désirs de transformer la vie chrétienne en marche vers la gloire.

La croix est perspective de vie que Jésus offre sur la terre à ses disciples.

La transfiguration, avant d'entrer dans Jérusalem et d’y souffrir, est alors pour Jésus comme une sorte de confirmation de son chemin, de réconfort et d'affermissement de sa volonté devant les épreuves qui l'attendent. 

Par ce temps dans la lumière, Jésus fait le plein de communion avec l’amour de Dieu, il est fortifié dans sa volonté qui s’accorde à celle du Père, il acquiert la confiance inébranlable que le chemin de la gloire passe par les ténèbres de la croix.

Lumière et larmes ou Jésus sur les 2 monts, celui de la transformation, celui de la crucifixion.

Jésus marche sous l’arc-en-ciel de la grâce. Il est dans la bonne perspective. Il marche vers les ténèbres, vers le temps des larmes qu’il va verser sur Jérusalem et ses habitants. Vous voyez un arc-en-ciel seulement si le soleil est dans votre dos.

L’évangéliste place dans un parallèle contrasté l’expérience de Jésus sur les 2 montagnes :

    le mont de la transfiguration, le mont de la lumière.

    le mont de la crucifixion, le mont des larmes.

Lumière : Jésus entraîne ses disciples avec lui vers la lumière, 

Larmes : Jésus est emmené par les hommes vers la mort

Lumière : Il est entouré par Elie et Moïse, les héros de la foi, il parle, il dialogue

Larmes : Il est crucifié au milieu de deux brigands anonymes, le rebut de la société.

Lumière : Il est revêtu de vêtements resplendissants,

Larmes : Il est nu dépouillé, ses vêtements ont été arrachés

Lumière : l’expérience de Transformation se déroule dans le secret, l’intimité, 

Larmes : le supplice de la crucifixion est publique 

Lumière : Les spectateurs témoins sont 3 hommes, ceux mêmes qui s’endormiront lorsque Jésus priera à Gethsémané.

Larmes : Les spectateurs témoins sont 3 femmes.

Mais, que ce soit dans la lumière ou dans les larmes, Jésus est également reconnu comme Fils de Dieu : par son Père et par le centurion romain.

Jésus accomplit les promesses en étant humilié et exalté, entouré de saints et de pécheurs, vêtu de lumière et de ténèbres. 

C’est en participant à toute la gamme de l'expérience humaine, qu’il sauve l'humanité.

«Ils ne virent personne d'autre que Jésus» (v. 8). 

Christ SEUL demeure. A nous aussi, c'est tout ce qui nous reste : Jésus, et lui seul ! Et puis cette parole entendue dans le brouillard : 

"Celui-ci est mon fils bien aimé, celui qu'il m'a plu de choisir ; 

écoutez-le !". 

Jésus seul a les paroles de la vie éternelle. Lui seul donne la juste perspective de la gloire, de la lumière à tous ceux qui marchent dans la vallée des larmes.

Se mettre à l'écoute de Jésus, c'est prier, c'est se réunir en Eglise, c'est partager la Cène,... mais c'est avant tout et surtout se mettre à l'écoute de la Parole, la lire, la méditer, la transmettre afin qu'elle nous métamorphose à notre tour. En se mettant à l'écoute du Fils, c'est la voix du Père qui peut retentir à nos oreilles et l'Esprit peut alors nous rendre rayonnant à notre tour.

Conclusion

En descendant de la haute montagne, nous retrouvons la vallée avec les hommes malades et torturés, mais la lumière ne doit pas nous quitter, celle qui fait croire que les hommes "défigurés" peuvent recevoir la promesse d'être transfigurés. 

Nous marchons sous la promesse de l’arc en ciel. Lumière et larmes par Jésus-Christ aboutiront à la gloire de Dieu qui éclairera tout hommes.