A3R20 / Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour/ 19.04.2013

Les grands textes de la Bible

Jean 2.1-12

Les noces de Cana

Par cette phrase commence la deuxième partie du Notre Père. La première, composée de trois requêtes concernait Dieu, son nom, son règne, sa volonté ; la deuxième traite de nos besoins, le pain, le pardon, la libération de la tentation et du mal.


Je demande à Dieu qu’il m’accorde ainsi qu’à mon prochain tout ce dont nous avons besoin pour vivre jour après jour : le pain de la terre et le pain du ciel.

Nous faisons une distinction entre le sacré et le profane, entre le spirituel et le matériel. Pour Dieu cette distinction n'existe pas. Son dessein est que tout revête un caractère sacré. Manger, boire, ou telle autre activité, tout peut se faire pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10.31).

Dieu s'intéresse au bien-être de toutes ses créatures. Par conséquent le fait que ses enfants lui demandent le pain nécessaire pour leur subsistance n'a rien de profane. Il s'agit plutôt d'une expression de leur foi et de la communion qu'ils ont avec lui.


Catéchisme de Heidelberg 

125 Quelle est la quatrième demande ?

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour, c'est-à-dire : veuille nous pourvoir de tout ce qui est nécessaire à l'existence afin que nous reconnaissions que tu es la source unique de tout bien et que, sans ta bénédiction, ni nos soins, ni nos travaux, ni même tes dons ne nous profiteraient; et qu'ainsi nous détournions notre confiance de toutes les créatures pour ne la placer qu'en toi.

Lire Matthieu 6:25-26, Actes 14:16-17.


Catéchisme de Genève

272 Nous voici à la seconde partie de l'Oraison dominicale. Qu'est-il donc, selon toi, ce "pain quotidien" que tu demandes?

D'une manière générale, c'est tout ce qui nous assure la sauvegarde de notre vie présente: la nourriture, le vêtement bien sûr, mais aussi tout ce dont nous avons besoin pour vivre et nous permet - dans la mesure où Dieu le juge bon - de savourer notre pain en paix.

273 Pourquoi est-ce à Dieu que tu demandes ta nourriture, quand lui-même nous ordonne de nous la procurer par notre travail ?

Qu'il nous faille gagner cette nourriture à la sueur de notre front, c'est bien vrai ! Mais ce qui nous nourrit, ce n'est ni notre travail, ni notre activité, ni notre savoir faire; c'est uniquement la bonté de Dieu qui fait prospérer le travail de nos mains: sans lui, notre travail ne produirait rien !

J'ajouterai encore ceci: l'abondance de nos aliments a beau être grande, ce ne sont pas eux notre vraie nourriture, mais la puissance de Dieu, et elle seule! Par eux-mêmes, les aliments n'ont aucune efficacité: c'est Dieu qui, du ciel, les utilise en tant qu'instruments de sa bienveillance.

Moïse dit au peuple d'Israël: "Souviens-toi de tout le chemin dans lequel l'Eternel ton Dieu t'a fait marcher, pendant ces quarante ans dans le désert, afin de t'humilier et de t'éprouver, pour connaître les sentiments de ton coeur, et pour voir si tu seras fidèle ou non à ses commandements. Oui, il t'a humilié; il t'a fait souffrir de la faim, et il t'a nourri de cette manne que tu ne connaissais pas et que n'avaient pas connue tes pères, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel. ... "Garde-toi donc de dire en ton coeur: C'est ma force et la vigueur de mon bras qui m'ont procuré ces biens ! Souviens-toi de l'Eternel ton Dieu ; car c'est lui qui te donne la force pour acquérir ces biens, afin de confirmer, ainsi qu'il le fait aujourd'hui, l'alliance qu'il a conclue avec tes pères." Deut 8; 2-3 et 17-18.

A discuter :

Aujourd’hui, qui est-ce qui me donne mon pain ?


Est-ce que je prie Dieu pour ceux qui me donne ce pain ?


Est-ce que j’exprime ma reconnaissance ?


274 De quel droit prétends-tu que ce pain est le tien, puisque tu le demandes à Dieu?

Simplement parce que Dieu, dans sa bonté, en fait notre propriété, encore que ce ne soit pas un dû. Les mots "notre pain" nous invitent aussi à ne pas convoiter le pain d'autrui, et à nous contenter de celui que la main de Dieu nous tendra comme salaire d'un honnête travail.

275 Quelle précision apportent ces deux mots quotidien et aujourd'hui?

Il nous donnent une leçon de modération: notre requête ne doit pas viser au-delà de nos besoins immédiats.

276 II s'agit bien ici d'une prière communautaire, n'est-ce-pas? Comment donc les riches, dont la maison regorge de biens et de provisions accumulées pour des mois, peuvent-ils s'associer à cette demande du "pain quotidien"?

Riches et pauvres doivent savoir, une fois pour toutes, qu'ils ne jouiront de ce qu'ils possèdent que si Dieu leur en accorde le libre usage et consent, dans sa grâce, qu'il leur soit profitable et fécond. Ainsi, tout en possédant, nous ne possédons rien vraiment; c'est Dieu qui, de sa propre main, nous donne à chaque instant de quoi subvenir, sans nul excès, a nos besoins.