Fidélité sans compromis

Apocalypse 2.12-17 / 11.03.2012

12A l'ange de l'Eglise de Pergame, écris : 

La ville de Pergame. C’était la capitale de la province romaine d’Asie même si Ephèse était plus grande. En tant que capitale, c’était le siège du proconsul. Elle devait son existence à l’énorme acropole qui se dresse 300 mètres au-dessus de la plaine. Elle était recouverte de bâtiments publics, le plus notoire étant le théâtre creusé dans la colline. Il y avait une bibliothèque qui rivalisait presque celle d’Alexandrie. Le terme parchemin vient de Pergame, ce nouveau matériau étant développé dans la bibliothèque. Il y avait énormément de temples avec un gigantesque autel pour offrir des sacrifices à Zeus Sauveur. Au pied de l’acropole se trouvait l’Asclepion, centre médical bien connu dédié au dieu Asclépios le dieu de la guérison dont le signe est le serpent. Des gens venaient de partout à la recherche de la guérison. Et, tout en haut, se trouvait un temple dédié à l’empereur Trajan.

Dans cette ville se trouvait une église. L’église vivait à l’ombre spirituel de ces temples qui proclamaient que l’empereur était divin, que Zeus était sauveur et qu’Asclépios guérissait. 

L’église était un chandelier qui rendait témoignage à Dieu et à l’Agneau, le seul vrai Seigneur.

Voici ce que dit celui qui a l'épée acérée à deux tranchants : 

Le symbole du pouvoir officiel était l’épée romaine à double tranchant. Le proconsul avait l’autorité de condamner les gens à la peine capitale – il pensait peut-être détenir toute autorité, mais non, il y en avait un qui avait une autorité plus grande encore ! 

Jésus ouvre les yeux de ses enfants pour qu’ils puissent voir l’invisible. Dans le monde visible, c’est Rome qui manie le glaive, mais dans le monde invisible, c’est Jésus !

13Je sais bien où tu habites ; c'est là que se trouve le trône du Satan. 

Il y a eu beaucoup de spéculation à ce sujet. C’était peut-être l’autel de Zeus, ou le temple dédié à Trajan ou encore le centre dédié à Asclépios – ou peut-être une combinaison de tout cela plus les autres. Satan sait crée un alliage hostile à Dieu composé d’éléments d’ordre politique, religieux et culturel. Trois éléments que l’on trouvait pleinement à Pergame.

Jésus sait où habitent ses enfants et il désire qu’ils continuent à briller au milieu de l’obscurité. Il aurait été facile pour eux de se décourager, entourés par tant de manifestations du paganisme et de l’idolâtrie, mais ils n’avaient pas renié leur foi – ils étaient restés fidèles.

Où donc se trouve le trône de Satan aujourd'hui ?
Les idoles de notre temps, qui sollicitent notre « culte », notre vénération, notre adoration, et qui cherchent à nous détourner de notre vocation, de notre fidélité au Christ ont accès à l’intérieur de chacun de nos foyers par nos ordinateurs, nos télés etc...

Tu es attaché à mon nom, et tu n'as pas renié ma foi, même aux jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été tué chez vous, là où le Satan habite. 

Satan essayait d’intimider des disciples, de saper leur détermination à rester fidèle à Jésus en les attaquant de front. Là, ils n’ont pas abandonné ! 

Mais Satan a plus d’un tour dans son sac ! Satan a utilisé le compromis ! 

L’église tolérait la présence de ceux qui enseignaient que pour survivre, il fallait conclure des alliances avec le monde, participer aux fêtes, manger la nourriture sacrifiée aux idoles en se rappelant qu’une idole n’est rien. C’est là où Jésus les reprend !  

4Mais j'ai contre toi certains griefs : tu as là des gens attachés à l'enseignement de Balaam, qui enseignait à Balaq comment causer la chute des Israélites en les incitant à manger des viandes sacrifiées aux idoles et à se prostituer. 15De même, tu as, toi aussi, des gens qui sont pareillement attachés à l'enseignement des Nicolaïtes. 

Jésus identifie 2 sortes d’enseignement faux – l’enseignement de Balaam et celui des Nicolaïtes. Ces derniers dans l’église d’Ephèse avaient été chassés, mais on les tolérait à Pergame.

Le récit de Balaam et Balac se trouve dans Nom 22-24. Balaq, le roi de Moab a engagé un sorcier, Balaam. Il lui a offert une grosse somme s’il maudissait Israël – mais le Seigneur est intervenu pour transformer la malédiction en bénédiction. 

Balaam avait cependant envie de toucher le gros lot ! Il a suggéré une approche plus subtile. (Nom 31 :16), envoyer des femmes madianites et moabites dans le camp des Israélites. Ils se sont livrés à la débauche avec ces femmes qui les ont entraînés à offrir des sacrifices à leurs dieux. 

L’immoralité et l’idolâtrie caractérisaient l’Empire Romain.

Une grande partie de la vie sociale était liée aux temples. Le bon citoyen se devait de participer, d’offrir des sacrifices aux dieux, de manger et de boire de la nourriture qui avait été offerte aux idoles !

Le Concile de Jérusalem organisé pour débattre de la conversion des païens à la foi chrétienne a décidé ceci : 

En effet, il a paru bon à l'Esprit saint et à nous-mêmes de ne pas vous imposer d'autre fardeau que ce qui est indispensable : que vous vous absteniez des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l'inconduite sexuelle ; vous ferez bien de vous garder de tout cela. Adieu. Actes 15 :28-29

L'abstention des viandes sacrifiées aux idoles et de la débauche sont deux impératifs imposés aux chrétiens.

Pas besoin de devenir juifs mais tous devaient éviter toute participation dans la vie débauchée et idolâtre de l’empire romain !

Les Nicolaïtes étaient un mouvement antinomien qui déformait la doctrine paulinienne de la liberté chrétienne.

Ils prétendaient que les dieux n'étaient rien, et qu’on pouvait tranquillement participer aux festins qui suivaient les sacrifices aux idoles. Et puisque le corps était destiné à périr, la débauche n'affectait pas notre âme.

16Change donc radicalement ; sinon je viendrai à toi bientôt, et je leur ferai la guerre avec l'épée de ma bouche.

Jésus prononce donc un avertissement. Il appelle à la repentance, autrement il viendra en jugement sur les faux docteurs. L’église n’a pas à craindre le glaive du proconsul romain, non, elle doit craindre celui qui sort de la bouche de Jésus.

17Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises ! 

Ce refrain nous pose la question de la qualité de nos oreilles. 

Au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et un caillou blanc ; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit.

La manne cachée

Le vainqueur recevra « la manne cachée », c'est-à-dire Christ dans toute sa plénitude, comme nous l'apprend Jn 6.32-35 :
32  Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain venu du ciel ;...

Les vainqueurs, qui résistent à la tentation de participer aux fêtes païennes et de manger de la viande sacrifiée aux idoles, c’était peut-être leur seule opportunité de manger de la viande, seront rassasiés par le Seigneur lui-même.

Le caillou blanc

Soit un jeton pour entrer à la grande fête du roi.

Soit le caillou blanc des tribunaux qui indiquait l’acquittement. Les autorités de Pergame pouvaient les condamner, mais Jésus leur donnerait son suffrage, l’acquittement !

Le nom nouveau

Un nom, signifie notre identité. Christ fait de nous de nouvelles créatures. 

Résister ! Comment pouvons-nous résister au compromis ?

La solution la plus simple est d’établir une liste de règles de ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. C’est du légalisme et l’Apocalypse ne suggère pas que Jésus donne une liste d’interdits. 

Non, ce qu’il fait, c’est qu’il donne à ces églises une double vision ! Une vision de leur identité et une vision de leur destinée !

Une vision de leur identité. Ce sont des chandeliers, des lampes, des lumières. Jésus voulait que cette église soit à Pergame, à l’ombre de l’acropole, au milieu de cette culture immorale et idolâtre – et là, elle doit briller.

Une vision de leur destinée. Ceux qui auront été séduits par le dragon, le faux prophète et Babylone se trouveront engloutis par la seconde mort, ils seront bannis de la présence de Dieu pour toujours. 

Les fidèles, les vainqueurs, sont destinés pour le nouveau ciel et la nouvelle terre, pour la Nouvelle Jérusalem où ils verront la face de Dieu et vivront éternellement dans sa présence.


Alors en conclusion, il me semble que Dieu nous invite à nous attacher fermement au Christ, qui est véritablement notre nourriture céleste, notre manne, lui dont nous connaissons le nom, parce qu'il nous a été révélé, parce que nous le connaissons lui comme notre Sauveur et notre Seigneur.
Aucune autre réalité ne saurait rivaliser avec le Christ, et ne devrait nous détourner de notre vocation.
Si nous sommes destinés pour la Nouvelle Jérusalem, pour l’instant, notre place est au Locle !

L’Eglise Evangélique Libre doit briller ici, là où nous sommes ! Elle doit devenir un foyer lumineux.