Mieux qu'un ange : Jésus !

04.12.2011 / Jean 5.1-18

Jésus est à Jérusalem, lors d'une fête juive, un jour de sabbat.  Il entre dans  un  bâtiment muni d'une piscine appelée Bethzatha. Autour de la piscine il y a une foule de souffrants divers  qui attendent le bouillonnement de l'eau, signe du passage de l'ange du Seigneur, pour s'y précipiter, le premier à y entrer étant guéri. 

Jésus est là et il repère un homme perdu dans la foule. Nous n’avons pas d’autre précision sur cet homme, sinon qu’il était malade depuis 38 ans ! 

Jésus vient à la rencontre de cet homme depuis si longtemps couché, immobilisé. Depuis le temps qu’il va mal, il ne tente plus rien, il ne voit plus d’issue, il a perdu courage et tout espoir semble perdu pour lui. 

Mais Jésus va à lui. Si cet homme ne peut plus bouger, c'est Jésus qui bouge.  C’est un peu comme le message de Noël ! C'est Dieu qui aime le premier. Il vient frapper à notre porte qui est verrouillée à tout espoir de changement. Pensez donc, cela fait si longtemps que j’attends. 

Jésus s'intéresse à cet homme comme s'ils étaient seuls tous les deux. Il le considère comme une personne capable d’avoir une volonté, capable d’exprimer un désir, capable d’avoir un élan vers la vie.  

Jésus lui dit : « Veux-tu guérir ? »

Une question percutante, fermée qui ne demande comme réponse qu’un oui ou un non. Mais peut-on encore vouloir quelque chose après 38 ans de maladies ? Veut-on encore désirer une autre vie ? Du coeur de cet homme, une source est-elle encore capable de jaillir ? Sa réponse ne laisse pas percevoir beaucoup d’élan vers la vie. La source semble vraiment bouchée profondément.

« Seigneur, lui répondit l'infirme, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau vient à être agitée ; et, le temps que j'y aille, un autre descend avant moi. »

Bien que l’envie ne nous manque pas, nous ne pouvons dire pour lui à Jésus : «Mais bien sûr que oui, qu’il veut guérir.»

Personne ne peut répondre à la place de cet homme, lui seul sait où il en est.  

Après 38 ans, il ne parle que des autres dont il dépend depuis trop longtemps.

Ce qu’il vit, ce qu’il ressent, cela fait longtemps qu’il le tait au fond de lui-même. Cela ne se fait pas de se plaindre auprès des rares personnes qui daignent encore s’occuper de lui. Il a appris à n’être plus qu’un objet gisant à une distance infranchissable de l’eau de bénédiction.

Il ne peut aller vers l’eau, mais la voix de Jésus peut l’atteindre. Il est toujours possible d'entendre la voix de Dieu : elle traverse nos ténèbres, qui ne peuvent l'arrêter.

Si l’infirme répond c’est qu’il a entendu Jésus. S’il répond, c’est qu’il commence à communiquer. Et cela suffit : une goutte de vie commence à perler, le processus de guérison est mis en route. L’infirme est maintenant en relation avec celui qui cherche à l'atteindre. La porte est déverrouillée et commence à s’ouvrir.

Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » Et aussitôt l'homme fut guéri ; il prit son grabat et il marchait '.

L'ordre porteur de vie est donné par Jésus. L'homme y obéit simplement. Il doit choisir lui-même de se lever, de retrouver son désir de vivre.

Tout est donné dans une totale gratuité, c'est Dieu qui guérit. Mais il nous est demandé un acte intérieur pour saisir le don.

En portant activement son grabat, il redevient l’acteur de sa vie, il retrouve un mobile de vivre.

Après cela, Jésus le rencontre dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri ; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive pire encore . »

Plus tard, au temple, l’homme croise la route de Jésus. Jésus qui consolide son œuvre de renouveau. L’homme est debout parmi les biens portants et il peut être encourager pour être un bonvivant. Il n’est plus une victime passive et impuissante. Jésus lui rend sa responsabilité : «Veille, prends soin maintenant de la vie qui est à nouveau en toi, elle fait de toi un homme responsable ! »

Dans ma souffrance à la vie : 

Jésus est là, il observe.

Jésus prend l’initiative de la rencontre.

Jésus viens vers moi.

Jésus me demande «Veux-tu guérir ?»

Je dis ce que cela fait tellement longtemps que j’attends, que je m’y suis bien installé dans l’attente.

Jésus me dit de me lever, de me bouger et de porter ce sur quoi je me repose. Jésus me demande de saisir son offre de vivre.

Jésus me dit : Attention, veilles sur toi, prends soin de toi et de la vie qui est en toi.

Voici comment passer de la piscine au temple ou de la communion des victimes à celles des responsables.