Introduction
Jésus a souvent dialogué avec les responsables religieux de son temps. Il a fait face à leur accusation avec sagesse et patience.
Les religieux de son temps ont ne se sont pas privé de juger Jésus. Ils l’ont méprisé et l’ont même accusé d’être un instrument du diable.
Ici, c’est au tour de Jésus de porter un regard critique sur eux. Un regard décapant et décoiffant qui constate que les religieux sont sur un chemin de malheur et y entraînent les autres.
Jésus contre les travers religieux dont les pharisiens sont les prototypes. Veillons à ne pas être leurs répliques.
La conduite des scribes et des pharisiens est un exemple frappant de la corruption du cœur humain. Elle est capable détourné vers le mal les meilleures choses que Dieu donne aux hommes. Dieu a enseigné la piété et ils l’ont détournée à leur propre profit.
La piété, c’est un attachement respectueux à Dieu qui se manifeste par la prière, l’écoute de la parole, le culte communautaire. La piété doit bien sûr conduire à aimer Dieu et aimer son prochain.
Paul disait à son disciple Timothée :
1 Tim 4.7-8 : Exerce-toi plutôt à la piété ; 8l'exercice corporel, en effet, est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout : elle a la promesse de la vie, pour le présent et l'avehumiliténir.
Sans l’œuvre de l’Esprit de Dieu dans notre vie, nous détournons toujours, égoïstement, les meilleures choses que Dieu nous donne.
v.1 1Alors Jésus dit aux foules et à ses disciples
Jésus s’adresse à la foule attirée par son enseignement qui ouvre une voie nouvelle et meilleure.
La posture de Jésus : il se place entre le peuple et ses chefs. il devient ainsi un adversaire direct, un concurrent dans la conduite du peuple de Dieu.
v.2 2« Les maîtres de la loi et les Pharisiens sont chargés d'expliquer la loi de Moïse.
Jésus reconnait la légitimité de la fonction des enseignants de la loi mais critique la façon d’exercer celle-ci.
L’enseignement est justifié : les parents devaient enseigner leurs enfants en toutes circonstances (Deut 11.19)
Jésus ne diminue en rien la valeur de l’enseignement.
v.3-4 3Donc, vous devez leur obéir et vous devez faire tout ce qu'ils vous disent, mais n'agissez pas comme eux. En effet, ils ne font pas ce qu'ils disent. 4Ils rassemblent des charges très lourdes et ils les mettent sur les épaules des gens. Mais eux, ils refusent d'y toucher, même avec un seul doigt !
C’est tellement facile de parler – mais Jésus veut plus que des paroles.
Première accusation de Jésus : l’inconséquence entre la validité de l’enseignement mais l’infidélité dans la pratique. Ils imposent de lourds fardeaux qu’eux mêmes n’arrivent même pas à porter.
Ces fardeaux lourds s’opposent au joug proposé par Jésus : Mat 11.28-30
28« Venez auprès de moi, vous tous qui portez des charges très lourdes et qui êtes fatigués, et moi je vous donnerai le repos. 29Je ne cherche pas à vous dominer. Prenez donc, vous aussi, la charge que je vous propose, et devenez mes disciples. Ainsi, vous trouverez le repos pour vous-mêmes. 30Oui, la charge que je mettrai sur vous est facile à porter, ce que je vous donne à porter est léger. »
Veillons à ne pas imposer des exigences de vie chrétiennes ou des expériences spirituelles que nous même n’arrivons pas à vivre.
v. 5-7 5Toutes leurs actions, ils les font pour que les gens les regardent. Ainsi, ils agrandissent les petites boîtes qu'ils portent sur le front et sur le bras. Ils allongent aussi les franges de leurs vêtements. 6Ils choisissent les premières places dans les grands repas et les premiers sièges dans les maisons de prière. 7Ils aiment qu'on les salue sur les places de la ville et que les gens les appellent “Maître” .
Deuxième accusation : faire tout pour être vu des hommes, pour se grandir aux yeux des autres, pour attirer le respect et l’admiration.
En contraste avec la piété discrète prônée par Jésus. «Votre Père qui voit dans le secret ...». Une piété intérieure, discrète, cachée aux autres. La lecture et la méditation de la Bible, la prière, les jeûnes... ne servent pas à gonfler son égo.
v.8-10 8Mais vous, ne vous faites pas appeler “Maître” . En effet, vous avez un seul Maître et vous êtes tous frères. 9N'appelez personne sur la terre “Père” . En effet, vous avez un seul Père, celui qui est dans les cieux. 10Ne vous faites pas non plus appeler “Conseiller” . En effet, vous avez un seul Conseiller, le Christ.
Interpellation adressée aux disciples, une mise en garde contre la tentation d’adopter cette même attitude et de chercher à tout prix un statut par l’exercice de sa foi.
Cette exigence touche chaque responsable. C’est à eux d’imposer qu’on les traite ainsi. C’est à eux d’éviter qu’on les élève.
Jésus évoque quatre remèdes que tout responsable d’église, tout responsable d’église de maison, de groupe de jeunes, d’école du dimanche... doit imposer.
1. Pas de titre d’autorité pédagogique (23.8)
Jésus ne veut pas que soit distinguée une personne comme « l’Enseignant », dont les propos auraient une autorité particulière.
Il ne s’agit pas d’interdire la fonction d’enseignant ! C’est une fonction importante que le Saint Esprit donne à certains d’assumer qu’il faut reconnaître.
Ce que Jésus interdit c’est qu’il y ait une autorité humaine qui deviendrait comme intermédiaire entre sa révélation et les hommes.
2. Pas de titre d’autorité familiale (23.9)
Dans le monde spirituel, il n’y a qu’un seul Père. Une seule source de vie, de protection, de bénédiction – le Père céleste !
3. Pas de titre d’autorité hiérarchique (23.10)
Voilà le dernier titre que Jésus défend d’utiliser : celui de chef.
Jésus ne veut pas rejeter toute notion de direction dans l’organisation de la vie des hommes et de l’Eglise.
Mais personne ne doit s’imposer comme celui qui dirige les autres, comme celui qui se met au-dessus des autres.
C’est l’affirmation centrale de l’égalité des frères et soeurs devant Dieu. C’est la promotion de l’esprit général de fraternité plutôt qu’une exclusion de toute espèce de responsabilité hiérarchique dans l’Eglise. Personne ne peut se placer entre Dieu et un homme. Mais attention, de même, personne ne peut placer un homme entre Dieu et lui pour s’éviter d’être responsable.
4. Une position de serviteur (23.11-12)
v.11-12 11Le plus important parmi vous doit se mettre à votre service. 12Celui qui veut être au-dessus des autres recevra la dernière place. Et celui qui prend la dernière place sera mis au-dessus des autres. »
Deux exhortation à l’humilité et au service. C’est par le service que nous mesurons la grandeur.
L’idée d’abaissement-humilité est liée à celle de service.
L’humilité n’est pas un un goût naturel d’effacement de soi, ni d’un héroïsme de négation de soi, ni d’une humilité paralysante.
L’humilité, c’est mettre Dieu à sa place et trouver la notre, pour servir.
Conclusion
L'Église est une communauté de mendiants spirituels, de gens qui cessent de prétendre. Ils savent qu’ils sont pécheurs. Ils savent qu’ils ont besoin de grâce. Ils peuvent être des gens honnêtes les uns envers les autres, assis aux pieds du Seigneur pour apprendre de Lui...